Le rire intérieur
Là où vécut Ségeste sonne encore le chant des dieux
Trente-six colonnes de feu qui dansent dans le tumulte des mondes anciens
Et le cri des guerriers venus d’au-delà du grand océan
Ô puissance millénaire, fille de Troie
Tu vibres toujours dans ces époques aux secrets bien connus
Et j’entends encore les Elymes orphelins te faire temple avec ferveur
Actes de joie et de désespoir dont les notes
Se mêlent au vent, éternel compagnon de jeu
Pierre après pierre, tu t’envoles, déployant tes ailes de sagesse
Pour mieux recueillir sur tes marches les âmes des siècles
Auxquelles la chaleur de ton feu céleste apporte enfin le sommeil
Fidèle entre les fidèles, je suis un humble parmi eux
Qui aime à te caresser, roche de soleil aux veines multiples
Refuge sacré des peines et des espoirs infinis
Venue des temps où les hommes savaient encore rire et pleurer
De toit jamais tu ne portas mais tes racines profondes
Se mêlent encore à celles des arbres complices
Tandis que mille autres leur font écho dans les cieux
Force de vie, aimante et fidèle
Grande dame des temps passés que seuls les oiseaux osent tutoyer
Majesté insolente, qui es-tu pour ainsi nous protéger ?
Oui, le silence de ton rire intérieur s’inscrit dans l’éternité.
Pulldagadi, Kerala, 3 mars 2013
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